Gaz de schiste : c'est la course entre Sarkozy et Valls

 

Le gouvernement autoriserait Tethys Oil AB  à forer sur 800 km2 dans le parc régional naturel du Luberon :

 

 

Voilà pourquoi Sarkozy, le 25 septembre, a fait un numéro en faveur du gaz de schiste et de l'abolition du principe de précaution : c'est une course entre lui et Valls. Le gouvernement (M. Macron et Mme Royal) s'apprête à signer un ''permis de recherches de mines d'hydrocarbures liquides ou gazeux'' au profit de la société suédoise Tethys Oil AB. 

Ces forages auront lieu dans le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône sur une zone de 870 km2 (54 communes et 110 000 habitants) : dont 801 km2 dans le parc naturel régional du Luberon !

Effarés de cette découverte, des conseillers généraux et des associations crient au scandale et appellent à la mobilisation populaire. Ils rappellent qu'en 2011, le comité syndical du parc du Luberon s'était opposé à la demande de Tethys Oil. Il n'imaginait pas que Paris puisse donner le feu vert, même si la société suédoise dit s'abstenir de fracturation hydraulique : ruse qui ne trompe personne... (La situation d'attente créée par le permis de « recherches » donne aux pétrogaziers une arme judiciaire redoutable : l'arrêté que va signer Mme Royal accorde le permis pour « tous les hydrocarbures liquides ou gazeux et substances connexes », ce qui offre à Tethys Oil un argument juridique décisif à terme. M. Valls et Mme Royal n'en seraient-ils pas conscients ?).

Communiqué de José Bové : « Depuis 2011, les collectifs locaux et les élus dénoncent les méthodes opaques d'attribution des permis de recherches d'hydrocarbures. A l'heure actuelle, les habitants se retrouvent devant le fait accompli. L'Etat et son code minier continuent à bafouer le droit à un environnement sain garanti par la Constitution. »

Tout se met en place pour le jour où la loi anti-gaz de schiste de 2011 sera « modifiée », c'est-à-dire privée de sa relative efficacité.

C'est la raison pour laquelle Sarkozy a pris jeudi soir une position ostentatoirement anti-écologique : son seul avantage concurrentiel sur Manuel Valls, c'est de clamer tout de suite ce que l'autre n'avoue pas encore. Drill, baby, drill*, criait Sarah Palin dans les micros en 2008 ! Devenu folie en s'appliquant au petit Hexagone, ce slogan s'empare de notre classe politique.

 

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* "Fore, baby, fore !"